Editions Scrineo

Quelque part avant l’enfer – Niko Tackian

J’ai découvert avec une certaine stupéfaction lors du dernier salon Seille de crime que je n’avais pas lu le premier livre de Niko Tackian ! Je ne sais pas comment j’ai fait pour être passée à côté aussi longtemps, mais j’ai décidé de corriger cette erreur illico en l’achetant sans même lire la quatrième de couverture, après un échange avec l’auteur à son sujet, et en l’entamant dans la foulée. Ceux qui me suivent sur Facebook ont bien compris que j’avais été absolument débordée ces derniers temps, ma chronique paraît donc avec plus d’une semaine de retard !

 J’avais apprécié les deux derniers opus de l’auteur, La nuit n’est jamais complète et plus récemment Toxique où nous avons fait la connaissance du sympathique Tamar que nous retrouverons d’ailleurs très prochainement dans Fantazmë qui paraîtra début janvier chez Calmann Lévy.

 Je vous parle donc aujourd’hui de Quelque part avant l’enfer, le premier thriller écrit par Niko Tackian et paru aux Editions Scrineo en 2013.

L’histoire (4è de couverture)

Anna est miraculée.

Après un accident et deux semaines de coma, elle est toujours en vie. Est-ce la promesse d’un nouveau départ ? Une chance avec son fils et son mari de tout recommencer ?

Mais de l’autre côté, l’espace d’une infime seconde, alors que sa vie était suspendue à un fil, elle a vu le tunnel… une lumière noire, et un homme lui promettant de la tuer…

Il la poursuit encore.

Pourquoi l’a-t-il choisie comme témoin de ses crimes ?

Parfois, il vaut mieux ne pas revenir…

Voyage aux confins du cerveau humain

Niko Tackian a frappé très fort avec ce premier thriller qui développe son intrigue autour du thème de l’expérience de mort imminente. De mémoire de serial lectrice, c’est le premier livre que je lis sur ce sujet et j’ai trouvé l’intrigue originale même si j’avais la crainte que ça dérive sur un aspect plus surnaturel. 71 chapitres plus tard, me voilà rassurée, il s’agit bel et bien d’un thriller très ancré dans la réalité, comme je les aime ! L’auteur a en effet réussi à évoquer un sujet scientifique en le vulgarisant pour le mettre à la portée du plus grand nombre, y compris des allergiques aux sciences comme moi !

L’aspect psychologique est ici particulièrement développé, il est au cœur de l’intrigue et comme tout bon thriller psychologique qui se respecte, il a pour conséquence de bousculer la vie du personnage principal et de son entourage, mais il grille en parallèle aussi quelques neurones au lecteur qui se retrouve propulsé dans une histoire où il devra essayer de faire la lumière sur la mystérieuse frontière qui sépare parfois le réel de l’imaginaire. C’est un sentiment angoissant qui nous submerge durant une bonne partie de la lecture, parce qu’on ressent un certain danger qui plane, grâce à cette voix macabre et pas toujours très engageante qui résonne dans l’esprit d’Anna depuis son accident, et qui est matérialisée par des passages en italiques. Nous prenons alors la position d’un lecteur omniscient : nous sommes aux côtés d’Anna dans sa vie, nous l’accompagnons dans sa lutte pour retrouver une vie normale, et en même temps nous sommes dans sa tête et nous subissons en même temps qu’elle cette voix venue d’outre-tombe qui la menace, s’immisce dans ses cauchemars, lui insuffle insidieusement le doute dans sa tête…

Une intrigue réaliste

 J’aime beaucoup les thrillers réalistes, ceux qui me permettent d’y croire et de m’imaginer qu’une telle situation pourrait se produire dans la réalité. J’aime pouvoir me projeter, transposer ce que je lis à la réalité, et je n’y arrive pas si l’intrigue part dans tous les sens et que je ne la trouve pas crédible. Et ici, on est en plein dedans.

D’abord par la scène de l’accident de voiture, terrifiante, glaçante, parce qu’on la vit de l’intérieur comme si nous aussi étions nous aussi réduits en miette par ce camion qui a défoncé notre voiture. Et puis l’arrivée « là-haut », « de l’autre côté de la barrière ». Bref, le tunnel, la lumière au bout du chemin, et la mort qui approche à grand pas… Mais la lumière ici n’est pas blanche, d’ailleurs rien n’est lumineux, tout est sombre, nous sommes dans les méandres de quelque chose que nous ne comprenons pas, et nous ne maîtrisons plus rien. Nous sommes comme des pantins, à attendre avec angoisse le sort qui nous est réservé : retour sur Terre ou mort définitive ? Nous subissons son accident et ses conséquences, et nous sombrons lentement avec la jeune femme qui perdra de plus en plus pied avec la réalité en raison de son expérience négative de mort imminente et nous comprendrons qu’elle devra vivre avec cette peur au ventre toute sa vie, celle d’être retrouvée par l’homme qui l’a accueillie là-haut, et qui lui a promis de la retrouver et de la tuer.

 Ensuite parce que l’ouvrage est bien documenté, et que ça permet de nous faire comprendre le mécanisme de l’expérience de mort imminente sans forcément nous perdre dans des détails médicaux trop complexes. Des citations sont ajoutées en début de chapitre, comme une sorte de témoignage, donnant encore plus de crédibilité à l’histoire. J’aime les auteurs qui ne se contentent pas d’écrire une intrigue, aussi bien ficelée soit-elle, j’aime apprendre des choses, même dans mes thrillers, et j’aime l’investissement personnel que fait un auteur à aller fouiller un peu partout pour avoir des renseignements sur son sujet.

Je n’ai pas forcément ressenti beaucoup d’empathie envers les personnages, je ne sais pas pourquoi je n’ai pas réussi à m’attacher à Anna alors que tous les ingrédients étaient là pour en faire un personnage émouvant. Bizarrement, j’ai ressenti beaucoup plus d’empathie pour son mari durant ma lecture, même si à certains moments je me suis posé des questions sur son honnêteté et son intégrité.

Le mot de la fin

J’ai apprécié le dynamisme de l’écriture et l’intensité de ce scénario qui tient bien la route, l’intrigue est très imaginée et cinématographique, le métier de scénariste de Niko Tackian y est pour beaucoup, je pense ! Les chapitres sont courts et engendrent un rythme de lecture effréné, c’est un livre qui pourrait presque se lire d’une traite tant les mots glissent et l’histoire est prenante.

Je n’en doutais déjà pas avant Quelque part avant l’enfer, mais Niko Tackian a une nouvelle fois réussi à me kidnapper dans sa bulle pour me laisser, une fois la dernière page terminée, avec une sorte de vide. C’est souvent comme ça, quand on a très bien accroché à un bouquin.

Il est un des auteurs français de thriller à suivre de près, tout ce que j’ai lu de lui m’a plu, et force est de constater que j’adhère vraiment à son style d’écriture et sa manière de développer ses intrigues, plongeant ses lecteurs dans des histoires qui ont le don de nous retourner le cerveau.

En conclusion, j’ai hâte d’enchaîner avec le prochain livre de l’auteur en janvier !

2 réflexions au sujet de “Quelque part avant l’enfer – Niko Tackian”

  1. J’avais fait un concours pour le gagner mais je n’ai pas été tiré au sort 😢 Déjà qu’il me tentait grave,là tu me tentes encore plus.
    Et c’est comme ça à chacune de tes chroniques,tu me tentes,tu me tentes 😊
    Merci pour ce retour 😉

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  2. Bonjour,
    Je suis très tentée aussi et en plus, vilaine que je suis je n’ai encore lu aucun livre de Niko Tackian, pourtant ils sont sur ma liste de LAA. Il faut vraiment que je réagisse là

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