Editions Pocket, Français, Polar/thriller français

White Coffee – Sophie Loubière

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Je vous ai parlé récemment de Black Coffee de Sophie Loubière, avec un grand enthousiasme rappelez-vous. Aussitôt terminé, aussitôt commencé sa suite, White Coffee, pas de temps à perdre !

Je tiens tout d’abord à vous prévenir : je vous recommande très fortement la lecture du premier tome avant d’enchaîner sur celui-ci, car je vois difficilement comment il pourrait être lu de manière individuelle tant l’intrigue du premier tome reste ancrée dans cette suite, et tant l’atmosphère mise en place par l’auteure est importante avant d’envisager la lecture de celui-ci. De plus, ça serait vraiment dommage de se passer de Black Coffee…

Trêve de bavardages, je vous parle donc aujourd’hui de White Coffee, de Sophie Loubière, fraîchement paru chez Pocket après avoir été publié chez Fleuve Editions.

L’histoire (4è de couverture)

Sur la route 66, aux côtés du criminologue Desmond G. Blur, Lola Lombard a risqué sa vie et celle de ses enfants pour tenter de retrouver Pierre, son mari disparu depuis quatre ans. Sa confrontation avec un tueur en série l’a douloureusement marquée. Elle rentre en France ignorant si Pierre fait partie des victimes. Mais Gaston, leur fils, est persuadé que son père est vivant. Son retour pourrait bien menacer la relation nouée entre Lola et Desmond. Chacun endure la séparation d’un côté de l’Atlantique : elle à Nancy, lui à Chautauqua, petite ville de l’Etat de New York, où le criminologue enquête sur d’étranges phénomènes. Apparitions, disparitions, vandalismes, les morts suspectes s’additionnent. Le plus dangereux prédateur n’est pas forcément celui qu’on croit.

Une suite, sans en être une…

White Coffee se veut la suite logique, le prolongement direct de l’histoire amorcée dans Black Coffee. Nous retrouvons ici une grande majorité des personnages principaux dont nous avions fait la rencontre précédemment, presque là où on les avait laissés à la fin du tome 1. Lola a retrouvé son mari, fin des investigations sous le soleil brûlant de l’ouest américain, retour à Nancy. Et là badaboum, le drame dans mon cœur de globe trotteuse, je ne veux pas rentrer chez moi ! ( et oui, je suis Lorraine ! ). La Lorraine, c’est clairement moins fun et ça fait moins rêver mon âme de voyageuse que l’oust américain et je me demande comment je vais trouver le courage de lire ce bon pavé de 724 pages alors que j’avais tellement vibré lors du précédent opus. Je suis très souvent déçue par les suites surtout quand j’avais adoré le premier livre de la série, mais, il y a un mais, Sophie Loubière a réussi le tour de force de ne pas tomber dans une sorte de redondance ou de réécriture de son excellent Black Coffee en nous proposant ici quelque chose de profondément différent, et ça fait du bien !

L’auteure nous emmène donc aux côtés des personnages lors de leur retour chez eux, comme si leur road trip n’avait été qu’un mirage, une parenthèse dans leur vie et dans leur routine familiale. L’écrivaine a marqué une rupture franche et nette en nous faisant quitter durant une bonne moitié du livre la Route 66, et en balayant l’incroyable atmosphère de road movie qui régnait dans le premier tome pour nous proposer cette fois une atmosphère glauque et mélancolique à la fois, plus posée aussi car nous ne voyagerons pas énormément cette fois, mais également pleine de suspicion. J’ai ressenti une sorte de vide, vous l’aurez compris vu que je me répète un peu, à quitter l’ouest américain, mais également parce que j’ai continué à m’identifier à Lola et que le retour dans sa vie de son mari et l’éloignement de Desmond m’ont mise vraiment mal à l’aise, à l’image de ce qu’elle-même a pu ressentir. Je ne comprends d’ailleurs pas pourquoi je me suis autant identifiée à elle car ma vie n’a absolument rien à voir avec la sienne, mais je pense simplement que l’auteure a réussi à créer un lien entre elle et les lecteurs grâce aux traits de son caractère qui en font un personnage profondément humain, plein d’ambivalence et de sentiments contradictoires, et que je l’ai trouvée touchante et intéressante.

Passé ce choc géographique,  mon âme de lectrice de thrillers a repris le dessus et j’ai réussi à me défaire du premier tome dont je n’avais pas encore fait le deuil, pour entrer pour de bon dans l’intrigue cette fois. Je pense que les personnes qui ont lu Black Coffee il y a un certain temps ne retrouveront pas forcément cette sensation de choc culturel, car moi j’ai enchaîné les deux et je ne suis en fait jamais sortie de l’histoire.

Parlons un peu de l’intrigue…

Si dans Black Coffee, tout tournait autour de la recherche de Pierre et les investigations pour retrouver la trace d’un serial killer, ici il y a une alternance entre scènes qui se déroulent à Nancy au retour de la famille Lombard, et scènes où nous suivons Desmond sur tout autre chose que je ne développerai pas ici car je risquerai de faire une chronique bien trop longue pour être attractive pour les lecteurs qui me suivent.

Que ça soit clair, j’ai détesté Pierre, j’ai vomi son attitude, son comportement, tout ce qu’il est, et j’aurais préféré qu’ils le retrouvent à l’état de cadavre en putréfaction dans un désert aride plutôt que de le voir revenir triomphant, sûr de lui et avec toute l’attitude du mec macho qui pense que sa femme va lui tomber dans les bras après avoir semé le chaos dans sa vie en l’abandonnant avec les enfants en plein désert américain. Son personnage crève les pages et annihile tout ce qu’est Lola, pleine de doutes, tiraillée entre sa rancœur, le bien être de son fils et son attachement à Desmond. Alors que j’avais rencontré une femme profondément combative précédemment, elle est ici réduite à faire de la figuration dans la vie de son mari égocentrique, et c’est en grande partie pour ça que j’ai autant détesté ce dernier. Il est un personnage qui, en tant que femme, m’a fait peur, m’a fait ressentir une profonde aversion et il a largement contribué à créer ce climat malsain qui s’installe durant toute la lecture.

L’histoire est très fournie, notamment parce que de nombreux rappels sont faits des événements précédents, mais aussi parce que de nouvelles intrigues s’installent, notamment aux côtés de Desmond qui erre dans une sorte de brouillard depuis le départ de Lola. La multiplicité des personnages secondaires et des intrigues a fait que je me suis sentie parfois un peu perdue même si j’ai trouvé que cela apportait quelque chose de très positif à l’histoire car cela a évité justement la redondance dont je vous parlais lorsqu’un auteur publie une suite.

Le mot de la fin

Sophie Loubière a une nouvelle fan, et sur les conseils des lecteurs qui me suivent sur les réseaux sociaux, je vais m’intéresser à son livre L’enfant aux cailloux dans les semaines à venir.

C’est avec une sorte de pincement au cœur que je quitte ces personnages auxquels je me suis tant attachée. C’est comme ça avec les bons bouquins, on a envie de les terminer pour connaître le dénouement, et en même temps on n’en a pas envie car on sait qu’on va avoir du mal à accrocher à une autre lecture le temps de nous en défaire.

Moi qui étais en profonde dépression littéraire depuis le dernier Indridason, preuve en est, l’effondrement de mon rythme de lecture, et bien j’ai enfilé ce livre en l’espace de trois jours parce qu’à nouveau, l’auteur a réussi à susciter ma curiosité en créant quelque chose de totalement nouveau sans pour autant délaisser complètement le tome précédent.

Vous l’aurez compris, je recommande à nouveau !

 

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