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Billy Summers – Stephen King

Chaque automne, j’ai envie de lire du King. Ne me demandez pas pourquoi, je ne sais pas. C’est aussi naturel pour moi de lire du Stephen King en automne que d’acheter des potirons pour faire les soupes ou décorer la terrasse. C’est comme ça, c’est une habitude, et c’est ancré dans mes habitudes. Et ça tombe bien d’ailleurs car c’est à cette période que l’éditeur français Albin Michel publie chacune de ses nouveautés.

King et moi, c’est un peu « je t’aime moi non plus ». Soit j’adore, soit je m’ennuie à mourir, et ces dernières années le courant entre l’auteur américain et la lectrice que je suis est passé de manière très aléatoire.

Cette fois, c’est du tout bon ! S’il m’a fallu quasiment 15 jours pour le lire en raison de sa taille plus qu’honorable, j’ai savouré chaque page, chaque chapitre, et j’ai ressenti un énorme pincement au cœur une fois la dernière page tournée.

Je vous parle aujourd’hui de Billy Summers, de Stephen King, publié chez Albin Michel.

L’histoire (4ème de couverture)

L’histoire d’un type bien…qui fait un sale boulot.

Billy Summers est un tueur à gages, le meilleur de sa profession, mais il n’accepte de liquider que les salauds. Aujourd’hui, Billy veut décrocher. Avant cela, seul dans sa chambre, il se prépare pour sa dernière mission…

À la fois thriller, récit de guerre, road trip et déclaration d’amour à l’Amérique des petites villes, Billy Summers est l’un des romans les plus surprenants dans l’oeuvre de Stephen King, qui y a mis tout son génie et son humanité.

Palpitant !

Nous suivrons dans ce roman un tueur à gages, Billy Summers, dans sa dernière mission. Billy n’est pas un tueur ordinaire, il s’est fixé pour mission de ne liquider que des grands méchants « qui le méritent ». Une première longue partie du roman gravite autour de l’installation de Billy dans son nouvel environnement, avec sa nouvelle identité, dans le but de préparer au mieux sa mission et de se fondre dans le personnage qui a été créé pour sa mission. Il ne se passe pas grand-chose de palpitant à ce stade du roman mais la mise en bouche est assez alléchante pour nous donner envie de continuer. Cela permet à l’auteur de présenter son personnage en profondeur, son quartier, les personnes qu’il y côtoie, de manière à créer un lien spécial entre lui et les lecteurs. On découvre un homme profondément marqué par son expérience de soldat en Irak et loin de l’image froide que renvoie la plupart des tueurs à gages dans les romans.

Dans cette succession de chapitres qui précède la mise à mort de sa cible, Billy s’installe dans une petite ville et s’intègre parfaitement au sein de sa petite communauté. Apprécié de ses voisins, de leurs enfants, sa vie est rythmée par les invitations aux barbecues et aux après-midis Monopoly avec les gamins du quartier. On sent alors une certaine mélancolie, et un certain isolement lorsqu’il a dû prendre la fuite une fois sa mission achevée. Ça le rend particulièrement attachant et ça permet à l’auteur d’embrayer sur la suite et les ennuis qui en découlent, car rien ne va se passer comme prévu pour lui.

Lire un King, c’est l’assurance d’être dans une immersion totale au sein de la société américaine. L’auteur y évoque de manière subtile la vie dans les petites villes qu’il aime tant dépeindre dans ses romans, il met en avant des faits de société, n’oublie pas d’égratigner au passage l’ancien Président Trump (ce n’est un secret pour personne que ces deux-là ne peuvent pas s’encadrer)… Que les réfractaires au fantastique se rassurent, pas l’ombre d’un phénomène étrange dans Billy Summers ! Je ne sais même pas si on peut qualifier Billy Summers de thrillers. On est plutôt dans un roman noir, très dense et abouti car l’auteur ne se contente pas de décrire la mission de Billy ou même sa fuite, il aborde des thèmes tels que l’amitié, l’enfance et le passage à l’âge adulte, ou encore l’écriture en tant qu’exutoire.

C’est un thème cher à l’auteur, qu’on retrouve dans bon nombre de ses romans. Véritable mise en abyme, cette autobiographie dans le roman permet de cerner et comprendre le personnage de Billy Summers dans toutes son ambivalence et sa complexité, car il se livre sans fard sur son enfance mouvementée, sa période de guerre en Irak, et les différents moments clés de sa vie.

Il y a beaucoup d’humanité, d’émotions et de beaux sentiments tendres dans ce roman noir. Les rencontres qui jalonnent la vie de Billy vont fendre la carapace qu’il a érigée autour de lui pour se protéger. Il est un personnage complexe, ils le sont tous d’ailleurs à leur manière et c’est ce qui fait la profondeur de cette histoire.

Si vous cherchez un roman très rythmé, je ne suis pas sûre que cet ouvrage soit le bon. Si vous cherchez par contre quelque chose de très immersif et qui vous déconnectera complètement de la réalité en vous prenant aux tripes, c’est celui-ci qu’il vous faut !

Le mot de la fin

Quand j’ai besoin de ma dose d’Etats-Unis, c’est vers King que je vais.

Billy Summers est un roman d’atmosphère, authentique et brillant. Sans doute un de mes romans préférés de l’auteur.

Je recommande plus que chaudement !

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