Editions Parabellum, Non classé

Été pourri à Melun-Plage – Nicolas Duplessier

Je côtoie depuis plusieurs mois un drôle de contact sur Facebook 🙂 D’une discrétion sans pareil concernant ses activités d’écriture, j’ai mis 8 mois à comprendre que ce contact que je prenais pour un simple lecteur donnant ses avis sur sa page Il en pense quoi Nico? et son excellente chaîne du même nom sur Youtube (le seul Youtubeur que je suis tant les chroniques sont bien foutues, marrantes et hors norme ! ), était aussi l’auteur d’un thriller que je voyais régulièrement passer dans le fil d’actu de mes amis, au titre quelque peu… Décalé !

Prenez un verre de whisky, mettez vous à l’aise, mettez en marche votre platine avec un vinyle des Guns and Ro….euuuhhhhhh non Iron Maiden, pardon 🙂 Je vous parle aujourd’hui du premier thriller de Nicolas Duplessier, Été pourri à Melun-Plage, paru en 2016 aux Editions Parabellum.

L’histoire (4è de couverture)

Florian traîne son mal de vivre dans les rues de Melun, entre un boulot minable et une vie sentimentale sans joie.

De morose, son existence devient vraiment pourrie le jour où Roxane, l’ex-grand amour de sa vie, est portée disparue.

Très vite dans la ligne de mire des policiers, Florian doit mener sa propre enquête et se confronter à ses fantômes, découvrant une histoire qui le dépasse et la tonne d’emmerdes qui l’accompagne.

Eté pourri à Melun-Plage est un roman noir et cinglant qui raconte la descente aux enfers d’un loser pas du tout magnifique.

Elle en pense quoi Anaïs ?

Et bien elle en pense que c’est pas mal du tout pour une première publication !

Mais alors, qu’est-ce qui m’a plu dans ce bouquin ?

D’abord, indéniablement, c’est sa singularité par rapport aux autres nombreux thrillers que je lis. Le ton complètement décalé utilisé par l’auteur est mêlé habilement aux principaux codes du genre du thriller qui sont respectés : une phase d’introduction qui plante le décor, l’élément perturbateur qui enclenche des catastrophes en cascade impossibles à maîtriser pour les personnages, de l’action, du suspense, des rebondissements, la p’tite larmichette dans le coin de l’œil à un moment parce que mine de rien, tu t’es attachée à certains personnages, tout y est ! Oubliez tout ce que vous savez sur les narrations plan-plan et bien orchestrées, parce que ce n’est pas le genre de l’auteur ! Ici, c’est la liberté de ton qui prime, on n’est pas dans le politiquement correct, on est dans le vrai langage parlé, on ne s’embarrasse pas de belles tournures surperflues pour décrire la merde environnante, et la vie de merde qu’est celle de nos différents protagonistes. C’est justement dosé pour sortir de l’ordinaire sans forcément tomber dans quelque chose de caricatural qui aurait eu pour effet d’engendrer un livre de piètre qualité. C’est un style empreint, je pense, aux références littéraires de l’auteur et amateur de cinéma qu’il est, et c’est bien joué parce que je retrouve une certain culture rock qui a bercé, et berce encore, ma vie.

Ensuite, c’est le personnage de Florian, qui crève les pages. Ce mec un peu paumé, à la vie pas franchement marrante, qui ne fait pas grand chose pour s’en sortir non plus me direz-vous, à la vie plus que routinière, et qui se retrouve malgré lui l’anti-héros d’une succession d’événements qui vont complètement le dépasser. Je l’ai détesté ce mec, salaud notoire, continuellement déprimé et déprimant, mon sentiment envers lui a évolué au fil des pages parce que finalement, c’est sous des traits profondément humains qu’il apparaît peu à peu. Il est profondément conscient de sa condition misérable, et profondément désappointé aussi, en gros, il a lâche l’affaire quoi ! Et du coup, comme il n’est pas forcément très futé pour prendre des décisions, il décide de se rajouter encore un sacré paquet d’emmerdes et forcément, on le prend un peu pitié. Personne n’est complètement bon, ni complètement mauvais, et il en est le parfait exemple.

Et puis enfin, il y a l’humour. Dans une bonne première moitié du bouquin, j’ai régulièrement ri de bon cœur en lisant certains passages ou expressions utilisées par l’auteur. Ça contribue à ajouter un peu de légèreté à cette histoire pas franchement joyeuse, et ça évite que le lecteur n’en sorte complètement déprimé… L’humour est parfois grinçant, cynique, parfois vulgaire dans la bouche de certains personnages, mais on ne tombe jamais dans l’humour de merde.

Le mot de la fin

Un thriller rock ! Un livre court qui se lit d’une traite, un style narratif qui défriserait les anglaises des innocentes et bien rangées petites étudiantes en Lettres sans passer par la case coiffeur (j’me permets, parce que j’ai fait partie de cette catégorie de lectrices il y a fort longtemps ! ). Il y a assez de talent dans la plume de Nicolas pour qu’il se permette d’imposer son écriture, à l’image des romans noirs américains qui l’inspirent et bercent (agitent ? ) sa vie de lecteur.

Il se murmure qu’un second livre est en préparation, je répondrai bien évidemment présente, et vous conseille en attendant de donner une chance à Été pourri à Melun-plage !

3 réflexions au sujet de “Été pourri à Melun-Plage – Nicolas Duplessier”

    1. ouahou merci ça me fait super plaisir ! j’ai toujours peur de ne pas être assez « stricte » dans mes chroniques, et je laisse souvent exprimer ma nature profonde qui est effectivement décalée 🙂 disons que ça sort du fond du coeur et que j’ai pas trop envie de cacher ma vraie nature, ah ah 🙂 vraiment, merci pour ton message 🙂

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