Editions du Caïman, Non classé

La balade électrique d’Emily Archer – Jof Brigandet

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Un soir de janvier 2017, 20 pages après le début du livre :

Mr Serial Lecteur : « c’est bien ce que tu lis?

Moi : Ben… J’en sais rien… Je comprends rien. »

Voilà comment tout a commencé. Une bonne nuit de sommeil plus tard, je reprends mon livre en main, je me remets dans ma lecture, et quelle lecture finalement ! Bousculez vos habitudes de lecteurs, je vous emmène à la découverte d’un thriller hors norme!

L’histoire

Sam vit à Philadelphie aux Etats-Unis. Il est officiellement créateur de coques de téléphone portable, officieusement, c’est un meurtrier, pire, un serial killer, parce qu’il n’en est pas à son coup d’essai. Il ne respecte aucun modus operandis, échappant ainsi à tous les fichiers des autorités, il ne tue ni par conviction, ni pour rendre justice, ni même parce qu’il est psychotique, non… Il tue juste pour s’amuser, parce que c’est une sorte de défouloir pour lui.

Alors qu’il hérite d’une forte somme d’argent et décide d’acheter l’appartement qu’il convoite, il se fait souffler la vente par un homme et sa fille, Emily, jeune femme handicapée et en fauteuil roulant. Non seulement Sam perdra son objet de convoitise, mais en plus il le perd contre ce qu’il considère comme une erreur de la nature, une personne handicapée. Il ne lui en faut pas plus pour décider de les tuer. Alors qu’il se rapproche de ses deux voisins, jouant tant bien que mal le rôle du voisin aidant et agréable, sa vraie nature sera découverte par Emily, petit bout de femme prisonnière de ce corps mais à l’intellect relativement développé.  C’est alors un véritable duel qui va se mettre en place entre les deux personnages.

Un meurtrier original pour un thriller atypique

Si l’écriture est déroutante de prime abord, ce thriller n’est pas comparable aux autres livres du genre car il est écrit de manière peu conventionnelle. Le livre est court, 164 pages, mais dense au niveau de son contenu et l’auteur a multiplié les procédés littéraires accouchant ainsi d’un livre complètement insolite. La narration se fait en deux temps : d’abord, à la première personne, Sam est le narrateur, ensuite à la troisième personne lors de passages relatant des faits.Nous sommes donc tantôt pris à témoin, tantôt simple spectateur. Ajoutez à ça certains passages qui m’ont fait pensé, de par leur construction, à des dialogues de pièce de théâtre, le tout nous donnant un récit particulièrement imagé.

Les personnages sont dépeints avec une certaine finesse, et bousculent toutes les idées reçues qu’on pourrait avoir d’eux quand on fait leur connaissance au début du livre. Emily, que l’on imaginerait comme fragile et abattue en raison de sa condition, se révèlera être une redoutable adversaire contre un Sam, que l’on imaginerait dans un premier temps machiavélique et ordurier et qui révèlera par moment une certaine sensibilité, et qui nous fera sourire parfois grâce à ses réflexions et réactions.

Il règne dans cette balade une sorte d’atmosphère étrange. Alors qu’on attendrait de Sam qu’il soit un personnage absolument détestable, il se révèlera drôle, et profondément humain. Et si je n’ai qu’un mot pour qualifier ce thriller, ça sera « humain ». J’ai été à fleur de peau durant ma lecture et j’ai eu les yeux embués lors d’une certaine scène qui m’a émue, chose qui m’arrive très (très très) rarement ! Si la scène peut paraître banale pour certains lecteurs, je l’ai trouvée personnellement touchante, parce qu’elle nous prouve qu’il faut aller au-delà des apparences.

 

Le mot de la fin

Si vous avez envie de lire quelque chose d’inhabituel, qui pousse parfois à la réflexion sur la différence, tout en mêlant une intrigue et un suspens propre au genre du thriller, ce livre est fait pour vous!  C’est un livre qui m’a marquée parce qu’il sort des sentiers battus et j’ai vraiment éprouvé un réel plaisir à le découvrir.

Je remercie par ailleurs chaleureusement Jof Brigandet et les Editions Caïmans de m’avoir permis de le découvrir.

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