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Ragdoll – Daniel Cole

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Ragdoll : 1 VS Anaïs : 0

Anaïs kaput (les mosellans comprendront!) après sa lecture, elle a pris un uppercut dans sa tête de lectrice sans bouger de son canapé.

Quand tu crois que tu ne peux plus être surprise par un thriller car on n’te la fait plus à toi, serial lectrice de thrillers et de polars qui a plusieurs centaines de lectures du même genre à ton actif… Les certitudes étant faites pour être détruites, je vous dirais pour résumer que ce livre a dépassé de très loin mes attentes. Je commence toujours avec un certain scepticisme les livres qui ont eu un grand succès, car force est de constater qu’en général quand tout le monde aime, et bien moi je n’aime pas (je ne cite pas de titre mais vous pourrez les retrouver sur mon blog!). Sauf que le succès retentissant de ce livre, déjà paru Outre-Manche, se révèle à mon sens entièrement mérité vu la qualité de ce thriller qui propulse à 100 à l’heure ses lecteurs dans une histoire de dingue, sans fil rouge, où tous les doutes sont possibles…

Habillez-vous de votre trench le plus chic, armez-vous de votre parapluie, et direction Londres !

L’histoire

Ragdoll commence par une scène qui se déroule durant le procès d’un serial killer, Naguib Khalid, accusé d’avoir massacré pas moins de 27 enfants. Après une délibération difficile, le jury déclarera l’accusé, contre toute attente, non coupable. C’en est trop pour Wolf, le flic chargé de l’enquête, qui pète littéralement un plomb à l’énoncé du verdict, et qui se jettera sur l’accusé pour l’agresser violemment, devant le regard ahuri de toute la cour, des jurés, de ses collègues et des journalistes…

4 ans plus tard, nous voilà propulsés au cœur de la police londonienne. Un cadavre est découvert : 1 corps, 6 victimes… Chacune d’elle s’est vue démembrée et raccommodée à d’autres membres des autres victimes… Cette pantin macabre désarticulé donnera le surnom au cadavre, son nom à l’enquête et donnera par la même occasion le titre de notre livre « Ragdoll« , qui signifie « poupée de chiffon« .

Ajoutez à ça – ça serait presque trop facile sinon – une liste de 6  noms, envoyée à Andrea, une journaliste carriériste prête à tout pour être reconnue dans la profession et qui se trouve être l’ex-femme de Wolf. Cette liste constitue les 6 futures victimes d’assassinats programmés. Le meurtrier joue d’ailleurs avec les nerfs des enquêteurs en dévoilant la date de leur exécution.

L’enquête débute difficilement, le manque de preuve est un réel frein pour notre équipe de flics et aucun fil rouge ne semble relier les différents protagonistes. Là, commence une course contre la montre, où il faudra coûte que coûte retrouver et protéger chacune des futures victimes potentielles…

Tic-tac tic-tac tic-tac…

Il est des livres où j’ai parfois du mal à donner mon ressenti sans enchaîner tout un tas de superlatifs assez peu constructif; celui-ci en fait partie. J’ai lu une version non corrigée de Ragdoll, donc oui il y avait quelques fautes, oui je les ai vues, et non ça ne m’a pas du tout gênée dans ma lecture parce que Daniel Cole ne m’a pas laissé le temps de râler ou de m’arrêter dessus, trop occupé à s’accaparer de mon esprit de lectrice pour me trimbaler dans cette enquête comme une poupée de chiffon qu’on trimbale sous le bras.

S’il n’y avait qu’un seul point fort à retenir de ce livre, ça serait incontestablement le rythme effréné qui le constitue et qui en fait un véritable page-turner au point de vous obnubiler quand vous êtes au boulot, quand vous devez vous endormir parce que le lendemain votre réveil se rappellera à vous à l’aube et que ça va piquer les yeux, et que même quand vous êtes en tête-à-tête au restau avec Mr Serial Lecteur, vous vous sentez obligée de lui raconter ce qui se passe tellement vous trouvez ce livre renversant ! Parce que dans Ragdoll, même dans les moments qui paraissent plus calmes, l’auteur arrive à créer une tension qui capte votre attention sans jamais vous relâcher.

La temporalité jouant ici un grand rôle, je vous invite d’ailleurs à bien lire les dates en début de chapitres, cela vous sera utile pour vous situer au niveau de l’intrigue, sachant qu’il y a quelques passages qui se déroulent durant la période des 4 ans qui séparent le procès de Naguib Khalid de l’action principale où l’enquête est centrée sur le cadavre recomposé et les futures victimes. L’action principale se déroule sur un laps de temps très court : 6 cadavres, 2 semaines… Ça en fait un tous les deux jours quasiment…

A noter que l’accent est mis sur l’enquête et non sur les meurtres, donc âmes sensibles qui me lisez, allez-y sans problème, point d’hémoglobine à outrance, de descriptions de cadavres en décomposition ou d’autopsie.

Une enquête, deux points de vue

Nous suivons l’enquête du côté de la police, mais également des journalistes,et plus particulièrement du côté d’Andréa l’ex-femme de Wolf, tiraillée par ses évolutions de carrière et les sentiments qui animent la conscience de la jeune femme en raison du lien personnel qui la relie à l’enquête.

Les personnages sont très élaborés au niveau psychologique, mais cela est fait de manière discrète par l’auteur. Peu de descriptions axées sur eux, beaucoup de dialogues qui ont pour conséquence de nous faire rentrer dans leur vie, comme si nous faisions partie de l’enquête. Je me suis attachée à chacun d’entre eux, chacun étant profondément professionnel mais également la plupart du temps borderline voire au bord de la crise de nerfs. Ils ont chacun du mal à gérer leurs émotions, ce qui en fait des personnages hauts en couleur et n’hésitant pas à user de la violence verbale ou physique lorsqu’ils n’arrivent plus à se canaliser. Nous avons toute une panoplie de caractères divers, et nous voguons entre la pugnacité des enquêteurs Wolf et Baxter, la zénitude du presque retraité qui fait figure d’autorité et que tout le monde respecte, jusqu’au stagiaire un peu malmené mais plein de bonne volonté qui a un peu de mal à s’adapter à cette équipe hors norme. Ajoutez à ça quelques sentiments amoureux naissants, cachés, passés, ou une situation familiale un peu compliquée à gérer pour certains, et vous comprendrez qu’il est facile de s’attacher aux personnages, que j’espère d’ailleurs retrouver dans un prochain opus.

Le mot de la fin

Imaginez : vous avez envie de finir votre livre pour connaître le dénouement, parce que vous n’avez aucune idée de qui peut être derrière tout ça. Et en même temps vous n’avez pas envie de le terminer parce que, ce que vous aimez par-dessus tout, c’est de ressentir ces palpitations durant votre lecture, celles qui vous prouvent que vous êtes vraiment dans le récit et que vous vivez littéralement votre bouquin. C’est ce que j’ai ressenti tout au long de ma lecture… Je referme ce livre en le classant dans ma catégorie gros coup de cœur à ne manquer sous aucun prétexte !

Le roman étant relativement visuel, je ne suis pas surprise d’apprendre qu’il va être adapté et qu’il deviendra dans les mois à venir une série, qui j’espère, sera diffusée en France!

Je remercie par ailleurs sincèrement Les Editions La Bête Noire et plus particulièrement Julie et Glenn  pour l’envoi de ce livre.

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