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Le syndrome de Stockholm – Philémon le Bellégard

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En faisant quelques recherches à l’instant sur l’auteur afin de vous en dire un petit peu plus sur lui avant de vous présenter plus en détail son livre, je viens de me rendre compte que Le syndrome de Stockholm est le premier livre paru (mais certainement pas écrit, à mon avis!) de l’auteur Philémon le Bellégard. Je suis toujours étonnée de voir à quel point un premier ouvrage peut-être abouti, ficelé à la perfection et avec un scénario aussi décalé.

Vous l’aurez compris, vous allez devoir (encore!), grâce à moi, ajouter un titre à votre PAL, LAL, LAA, appelez ça comme vous voulez 🙂

Vous êtes prêts? Direction Los Angeles!

L’histoire

Estenov Khalinek est un homme d’affaires américain, il est multimillionnaire et est un authentique esthète. En véritable mécène, il se prend de passion pour un jeune peintre, Stendriëk Börgen, qui, en l’espace de dix ans, a peint près de 3300 toiles, avec comme particularité qu’elles sont toutes réalisées avec une seule couleur, le rouge. Lors d’une grande exposition pour présenter l’Œuvre à la presse et à quelques privilégiés triés sur le volet, une banale question posée par une journaliste lors d’une interview va provoquer un tsunami dans le monde du mécène, de l’artiste, mais aussi dans le monde de l’art tout entier. Estenov enlèvera alors la journaliste, cette même nuit, la faisant passer pour morte, afin de la forcer à écrire la biographie de Stendriëk. Débutera alors un huis-clos complètement dingue…

Un thriller littéraire

(oui, j’invente des sous-genres moi…)

Si dans un premier temps, j’ai été un peu sceptique à l’idée de lire un thriller qui se déroule dans le monde artistique, j’ai été agréablement surprise que l’auteur ait réussi à captiver mon attention dans un domaine dans lequel je me sens totalement étrangère. L’art, et le processus artistique plus particulièrement, est traité ici d’une manière si sombre que l’auteur a réussi à m’embarquer dans ce monde qui ne m’attire pas (du tout) en temps normal.

 Philémon le Bellégard a su créer un livre où la folie artistique est mise en lumière sous une plume d’une très belle qualité, d’où mon titre de « thriller littéraire« . Ce qui fait qu’un texte est littéraire à mon sens, c’est un certain sens de l’esthétique, une certaine capacité à exprimer  l’immatériel, mais c’est aussi et surtout un texte qui parle avant tout de l’homme, et amène le lecteur à se poser des questions. Toutes ces conditions sont ici réunies, sans pour autant tomber dans le livre classique et barbant que les amateurs de polars auraient vite fait de refermer.

 J’ai pour habitude d’opposer, dans mes chroniques, les genres du polar et du thriller à la littérature (sans doute encore marquée par le formatage que j’ai subi durant mon cursus) mais ce que je veux dire par là, c’est qu’il est possible de créer un ouvrage d’une grande valeur littéraire même dans un thriller. L’auteur, dans Le Syndrome de Stockholm, a fait un véritable travail sur le langage utilisé, les tournures et les figures de style. Ce style d’écriture travaillé  est donc en totale corrélation avec le thème de l’art présent tout au long du livre, et je dirais que la forme du texte est directement en relation avec son contenu. Il aurait été totalement décalé de proposer ce genre d’histoire, qui se déroule dans un milieu  écrite de manière simple avec un vocabulaire pauvre et sans relief.

L’auteur met nos 5 sens à rude épreuve dans ce livre. Il est compliqué de vous parler de ce ressenti que j’ai eu sans vous dévoiler la trame de l’histoire, mais comprenez par-là que les situations sont détaillées et que l’accent est mis sur un vocabulaire lié à nos 5 sens et que j’ai parfois frôlé la nausée tant je vivais la scène !

Les dialogues sont relativement nombreux, donnent du peps à l’histoire en même temps qu’ils servent à argumenter les pensées de chacun des personnages, et j’ai parfois eu l’impression que certaines démonstrations servaient aussi au personnage à se dédouaner face au lecteur, ou à le convaincre du bien fondé de la démarche de création dans laquelle ce duo se trouve.

Un thriller psychologique

Ici, le focus est fait sur 3 personnages principalement, qui sont largement développés sur le plan psychologique. Clairement, on est en présence de trois personnages qui ont un problème psy, parce que quelqu’un de sain ne peut définitivement pas agir et réagir de la sorte aux événements qui se déroulent. Je dirais que chacun est développé de manière équivalente contrairement aux personnages secondaires qui sont, quant à eux, assez peu détaillés et ne font que des passages éclairs à certains moments de l’histoire.

Le syndrome de Stockholm est développé de manière discrète mais ceux qui ont déjà entendu parler de ce phénomène psychique comprendront qu’il constitue la colonne vertébrale du livre et qu’il expliquera bien des comportements de la part de nos personnages.

Le mot de la fin

L’intrigue est très bien ficelée dans ce bouquin de dingue qui ne ressemble à aucun autre livre que j’ai déjà lu jusqu’à présent. En plus de nous divertir par son côté thriller, il nous amène à nous poser des questions, la principale étant « Jusqu’où peut-on aller au nom de l’Art? ». Par principe, l’art n’a aucune limite… Sauf celles qui frôlent la ligne rouge des limites fixées par la loi… et c’est le cas ici…

Si vous avez envie d’une lecture rouge sang (euhh noire!), ce livre est fait pour vous !

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6 réflexions au sujet de “Le syndrome de Stockholm – Philémon le Bellégard”

  1. Je ne suis pas spécialement attiré par l’art, comme toi, mais je dois dire que ton avis a su m’intrigué. Je tenterai bien ma chance pour découvrir cette petite pépite littéraire 😉

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